25 octobre 2019 / Lorène Lavocat (Reporterre)
Comment faire prospérer les projets collectifs quand le système n’entend que la propriété privée individuelle ? À Notre-Dame-des-Landes comme à Clayrac, en passant par le Réseau pour les alternatives forestières, de multiples projets communs se sont emparés d’un outil juridique né sous la présidence de Nicolas Sarkozy, le fonds de dotation.
Clayrac (commune de Bio, Lot), reportage
Du haut de la colline, prairies et forêts s’étendent à perte de vue, dans un camaïeu de verts automnal. Clayrac, petit hameau lotois à quelques kilomètres du célèbre village Rocamadour, se niche sur les pentes ourlées de murets en pierres sèches typiques du Quercy. En ce week-end de fin septembre, la paisible localité vibre d’un brouhaha festif. Habituée aux bêlements des brebis et au ronronnement du moulin à farine, la ferme des Graines de Clayrac fourmille ce jour-là de spectacles et de conférences, à l’occasion d’une levée de fonds particulière. L’originalité ne réside pas tant dans l’objectif — récolter 215.000 € pour racheter un vaste corps de ferme et le transformer en tiers-lieu social et culturel, nommé la Talvère — mais dans le moyen employé : un fonds de dotation.