La Talvère ?

La Talvère (talvera en occitan), c’est le nom donné au bord du champ, cette bande en friche où la charrue, à bœufs ou à moteur, fait demi-tour, cette langue de terre cultivée mais pas exploitée où les herbes folles ont une place. Concrètement, c’est une ancienne maison, une grande grange et quelques dépendances, sur un coteau des causses du Quercy, dans le Lot.

Dans le sillage de la reprise de la ferme voisine par Terre de Liens, c’est l’histoire d’une contrainte transformée en opportunité, d’une nécessité qui cherche sa raison d’être : comment acquérir et faire vivre ces bâtiments que Terre de Liens ne rachète pas ?

Qui sera propriétaire ? Personne. Qui en a besoin ? Tout le monde.

Ça s’appelle comment ça ? Un lieu collectif, un lieu de passage, un lieu d’activités, un lieu partagé, un lieu autogéré, un lieu ouvert ?
Bon. Ça se tente…

Dans l’enthousiasme on a fait une association, l’asso a trouvé des sous participatifs pour acheter (140 000€ collectés et encore 75 000€ à réunir), elle a même trouvé un propriétaire qui ne s’approprie pas, elle a galéré à se faire un groupe, à trouver une direction, des essais, des erreurs, des départs, elle a reposé des règles du jeu explicites pour nous rassurer et prendre un peu plus soin, elle a dit que c’était important de ralentir, elle nous a dit qu’on ne savait plus « faire communs » et qu’il fallait regarder ça de près, pratiquer et partager, se rappeler.
Elle navigue depuis 2019, plusieurs vies déjà et en même temps encore comme une enfant : étonnée d’être là.

Créer un lieu d’usages, partagé.

Le projet est simple : faire vivre un lieu d’usages, partagé, autogéré, apprenti de son propre chemin.
Et c’est plus facile à dire qu’à faire.

L’association des lieux construit et porte le cadre qui permet de prendre soin des lieux, d’envisager de plus grandes rénovations, de faciliter les usages et de prendre soin des relations entre toustes : lieux, personnes vivantes humaines et autres qu’humaines, matériels, association, voisins…

Des usages et des usagères arrivent petit à petit : stages, rencontres et soirées, réunions et cercles, hébergements ponctuels, télé-travail, consultations…

Aujourd’hui, l’énergie se concentre pour étendre les usages possibles : en faisant l’acquisition de matériels de base qui facilitent les projets (matériel de cuisine, de réunion, de création…), en commençant la rénovation d’autres espaces, en augmentant la visibilité de l’association dans son territoire.
Accueillir avec soin de nouvelles personnes dans l’association est aussi un objectif.

Organisation et écosystème

L’association des lieux regroupe 7 personnes actives, organisées au sein de l’assemblée ordinaire des lieux.

C’est à travers ses modes relationnels, ses modes « de gouvernance » que l’association semble la plus solide et inspirante, alors elle continue à y être attentive : de l’intime au politique, de privilèges en oppressions, regarder nos mots et nos pratiques, de quoi nous sommes tissé.es, dans quelles dynamiques nos habitudes nous entraînent-elles ? Déconstruire et réinventer. Faire notre révolution.

La Talvère, c’est aussi et tout doucement une part d’un écosystème micro-local dynamique autour des communs : une ferme Terre de Liens (lesgrainesdeclayrac.com/) et un nouveau projet autour de l’habitat sobre et collectif (lamartellaise.wordpress.com/). Cet écosystème cherche aussi son rayonnement, être reconnu et soutenu dans ses innovations, les enjeux qu’il met sur la table, en pratiques, en expérimentations sociales.

Ni privé, ni public : une ressource d’usage commun !

Pour pérenniser un tel lieu, l’achat et la propriété sous forme d’un bien commun nous semble la plus logique. Elle sépare la propriété et l’usage ; facilite la circulation des personnes et l’évolution des projets.

C’est pour cela, que l’acquisition des bâtiments se fait avec la Foncière Antidote. Comme une fondation, le fonds de dotation est une structure d’intérêt général, sans actionnariat, qui permet la collecte de dons et une gestion désintéressée et durable. Elle garantit la transmission des locaux à d’autres projets coopératifs.

A travers un bail long (bail emphytéotique), le bien acquis est donné en usage à l’association La Talvère, qui coordonne les activités du lieu.

Comment soutenir ces valeurs et ce projet ?