Ciné-débat en 4 dates : Ni Dieu Ni Maître, une histoire de l’anarchisme – printemps 2023

La Talvère relaie activement cette chouette proposition faite par des amies usagères, parce qu’elle fait sens et rejoint notre projet et nos réflexions du moment… :

« Nous vous proposons de regarder ensemble« 

Ni Dieu Ni Maître : Une histoire de l’anarchisme
Une série documentaire de Tancrède Ramonet

4 dates au printemps 2023 :
– Mercredi 15 mars
– Mardi 28 mars
– Lundi 10 avril
– Dimanche 16 avril

Projection à 19h30
Accueil à partir de 18h30 pour un repas partagé
à la Talvère, à Clayrac 46500 BIO — Entrée libre – participation libre et consciente

Des années 1800 aux années 2010 les quatre épisodes retracent l’origine de l’anarchisme ainsi que son influence sur les évènements et mouvements sociaux des différentes époques. En alternant images d’archives et prises de paroles d’historien.nes, le film nous amène sur plusieurs continents à la rencontre de celles et ceux qui ont porté et fait vivre les idées anarchistes.

En 4 livres de 52 minutes
1. Épisode 1 : La volupté de la destruction (1840-1914) > Mercredi 15 mars
2. Épisode 2 : La mémoire des vaincus (1911-1945) > Mardi 28 mars
3. Épisode 3 : Des Fleurs et des pavés (1945-1969) > Lundi 10 avril
4. Épisode 4 Les Réseaux de la colère (1965-2011) > Dimanche 16 avril

Présentation des nouveaux épisodes 3 et 4

https://vimeo.com/373418677?embedded=true&source=vimeo_logo&owner=5707369

Bande-annonce

en VOD / téléchargement / streaming

VOD : https://www.cinemutins.com/ni-dieu-ni-maitre-une-histoire-de-l-anarchisme-1
Livres 1 et 2 : https://video.ploud.fr/w/8SoDoFDMNqZPCfdYnWw63Y
Livre 3 : https://video.ploud.fr/w/25pWjk6TJL1kUv49TddmbP
Livre 4 : https://video.ploud.fr/w/q4ud4Un1efBepmaYxN4Tzf

Tancrède Ramonet

Est auteur de documentaires et chanteur dans le groupe ACHAB. Diplômé en Philosophie (Sorbonne), en Economie (Paris-Dauphine), en Création documentaire (La Havane) et en Production internationale (EURODOC), il a fondé la société indépendante Temps noir avec laquelle il réalise ses films.

4 épisodes

Épisode 1 : La volupté de la destruction (1840-1914)

De la France au Japon et de Chicago à Buenos Aires, le premier volet révèle les origines de la pensée anarchiste et dresse le portrait de ceux qui furent les pères fondateurs du mouvement libertaire. Mais, en revenant aussi sur les principaux événements de l’histoire ouvrière de la fin du 19ème et du début du 20ème (la création de l’Internationale, fête du premier mai, attentats à la Belle époque, bataille pour la journée de huit heures), il dévoile surtout le rôle fondamental joué par les anarchistes dans le mouvement social au 19ème siècle et au début du 20ème.

Épisode 2 : La mémoire des vaincus (1911-1945)

Au sortir de la Première Guerre mondiale, en Europe, l’anarchisme semblait avoir perdu presque toute son influence. Ce n’étaient pas seulement les attentats des propagandistes par le fait, ni même la proclamation à cors et à cris des lois scélérates, qui l’avaient rendu inaudible, mais bien plutôt les bombes qui, de Verdun à la Somme, en passant par le Chemin des dames, en assassinant dans certains pays près du tiers des travailleurs, avaient réduit au silence la masse des militants. Sans parler de ces millions d’amputés, de traumatisés et de gueules cassées pour lesquels la révolution n’étaient plus une priorité. Mais à la périphérie des grands pays industrialisés, au pourtour du monde occidental, les anarchistes ont survécu. Ils s’organisent, se rassemblent aux marges des empires, reprennent les armes et essaient partout de faire triompher leur idéal. Or pour l’emporter, face à une Réaction, qui elle aussi a de nombreux visages, les libertaires ne peuvent plus seulement imaginer de douces utopies et inventer de généreuses pratiques. Dans cet entre-deux guerres fécond, où le capitalisme enfante ses deux bêtes immondes, stalinisme et fascisme, face à l’hydre totalitaire qui, généralise un peu plus le vol et industrialise la mort, ils doivent mener une guerre sur tous les fronts et plus que jamais prouver dans les faits l’efficacité de leur pensée. C’est ainsi, qu’au Mexique, en Russie ou en Espagne notamment, que les anarchistes vont conduire, au nom de la justice et de la liberté, certaines des plus grandes révolutions du 20ème siècle et écrire en lettre rouges et noires une nouvelle page de notre histoire.

Épisode 3 : Des Fleurs et des pavés (1945-1969)

Au sortir de la 2ème Guerre Mondiale, l’anarchisme connaît un gigantesque reflux. Quelques grandes personnalités comme Bertrand Russel ou Albert Camus n’en continuent pas moins de défendre et promouvoir son idéal.

Et petit à petit, dans le cœur de la Guerre Froide, ils sont rejoints par de nombreux socialistes ou communistes dont les yeux se dessillent sur la réalité du socialisme soviétique à la suite du Printemps de Prague. A l’instar de Murray Bookchin en effet, à la fin des années 50, de plus en plus de révolutionnaires se tournent vers l’anarchisme et contribuent à lui donner un nouvel écho.

Grâce à eux, des organisations formelles ou informelles – comme les Diggers de San Francisco – voient le jour ; de nouveaux symboles, à l’image du A cerclé inventé en 1964 par le groupe des Jeunes Libertaires de Paris, sont créés ; de nouveaux mouvements de masse se forment qui mettent en cause stalinisme et capitalisme et essaient de changer le monde.

Et c’est ainsi qu’à partir de l’année 1967 puis tout au long de 1968, l’anarchisme que l’on avait cru moribond, réoccupe le devant de la scène. Il inspire le Summer of Love aux États-Unis d’Amérique, il se diffuse dans le mouvement Provos à Amsterdam et il innerve, autour du joli mois de mai, toutes les grandes grèves étudiantes et ouvrières en France, mais aussi en Italie, en Allemagne et jusqu’au Mexique.

Comme un symbole de ce triomphe, les anarchistes se rassemblent et organisent, pour la première fois depuis des décennies, à Carrare, un nouveau Congrès International. Ils espèrent profiter de la situation.

Hélas, ce qui devait être un nouveau temps fort de l’histoire de l’anarchisme et signer son retour sur le devant de la scène, n’est que le théâtre vaines polémiques. Divisés, les anarchistes sont donc condamnés à devoir regarder passer, sans pouvoir le prendre, le train des tentatives révolutionnaires de la fin des années 60.

Épisode 4 Les Réseaux de la colère (1965-2011)

Comme au temps de la propagande par le fait, au début des années 70, l’anarchisme est repris par ses vieux démons. Tenté, un temps, de retourner à la violence armée, il s’inspire de la stratégie mise en place par les Tupamaros en Uruguay pour étendre à toutes les grandes métropoles occidentales une nouvelle forme de lutte armée : la guérilla urbaine.

Partout, des groupes se forment et passent à l’action : les Angry Brigades au Royaume Uni, le Mouvement du 2 juin en Allemagne de l’ouest, Action Directe en France, le Weather Underground aux États Unis d’Amérique, autant de nom qui font à nouveau trembler le monde. Et avec eux, le nom de l’anarchisme redevient synonyme de désordre et de chaos.

Il effraie d’autant plus qu’au même moment, le mouvement punk conquiert la scène internationale et mène, à sa manière, contre l’industrie musicale mais aussi et plus largement contre l’ordre établi, une véritable guérilla culturelle. S’il contribue à populariser auprès d’une nouvelle génération les slogans, les symboles et même les pratiques libertaires, il subit aussi de plein fouet la répression généralisée qui s’abat partout, au tournant des années 80, sur le mouvement révolutionnaire.

Dès lors, avec la chute du Mur de Berlin et le triomphe du néo-libéralisme, les anarchistes ne vont plus avoir d’autre choix, que de recourir à l’anonymat et avancer masqués.

Et c’est ainsi qu’avec l’EZLN et le sous-commandant Marcos au Mexique, au cœur du Black bloc qui parvient à mettre en échec le G7 de Seattle en 1999, ou au sein du mouvement des Indignés qui s’étend de Madrid à New York et de Tel Aviv à Buenos Aires, l’anarchisme a inspiré autour de l’an 2000, sans que l’on ne le sache vraiment, toutes les nouvelles formes de résistance.

Mais c’est bien lui qui, des quartiers insurgés d’Athènes au Rojava et de la ZAD de Notre Dame des Landes au cœur des dernières grandes mobilisations sociales, incarne aujourd’hui la critique dernière du capitalisme et donc, pour tous les pouvoirs, le véritable ennemi.

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