Suite aux épisodes de conflit interne puis au confinement lié à une surprenante épidémie (vous aussi ?!), le conseil collégial de la Talvère nommé lors de l’AG du 13 juin 2020, a repris le flambeau de sa mission.
Un mot sur l’usage des fonds de la collecte
Grâce aux donateurices – encore merci à elles et eux ! – la collecte réalisée l’hiver dernier a permis à la Talvère de rembourser les prêteur.euses à hauteur de 115 000€ au total, soit la moité de la valeur du bien ! La Talvère est donc actuellement propriétaire des lieux et doit encore s’acquitter d’un loyer mensuel qui paye la seconde moitié du bien pendant 15 ans. Le titre de propriété sera ensuite transféré à la foncière Antidote, pilotée par l’association Les Passagères de l’Usage, dont la Talvère est membre.

Un mot sur le Conseil Communal des Passagères de l’Usage
L’équipe de la Talvère s’est rendue fin juin au Conseil Communal des Passagères de l’Usage, association qui regroupe les différents lieux communs dont la foncière Antidote est propriétaire.

C’était une première. La Talvère a pu rencontrer la quasi totalité des membres fondateurices d’Antidote (une vingtaine de personnes) ainsi qu’une partie du collectif Ancrage, un lieu commun à Nancy, deuxième projet coopté au sein d’Antidote à ce jour.
Ce furent quatre jours intenses de réflexions, de constructions, d’apprentissages et d’intelligence collective. Faire partie de cette aventure déroutante, ambitieuse, innovante et révolutionnaire est apparu comme une véritable chance aux yeux des membres de la Talvère. Le groupe a pu mesurer son engagement politique aux côtés des Passagères de l’Usage et scellé celui-ci par la signature du protocole d’accord auprès d’un notaire le 5 août dernier.
La suite de l’été a été consacrée – comme convenu lors de l’AG – à remettre à neuf la structure et la gouvernance de l’association pour assainir la gestion du bien commun. L’équipe a travaillé sur de nouveaux statuts, un règlement intérieur, un modèle de gouvernance… avec patience et application. La Talvère se fait belle, la Talvère se fait nouvelle.
Un mot sur les nouveaux statuts et leurs orientations
Les nouveaux statuts ré-orientent l’association vers la gestion pure et simple des lieux. Ainsi la raison d’être de la Talvère a été observée comme suit… (roulements de tambours) :
« Inventer et expérimenter la mise en commun d’un lieu
pour contribuer à l’émergence d’une culture du Commun »
Wonderful n’est-ce pas ?
Ses deux axes sont : la structuration d’un cadre (gouvernance et règles d’usage) reflétant une philosophie du Commun ainsi que la gestion des usages au sein des lieux. L’asso n’a donc plus d’agenda culturel comme auparavant. La Talvère n’est pas organisatrice (hors évènements liés à son propre financement ou dans le cadre d’une levée de fonds) mais lieu d’accueil. Si des évènements de nature culturelle ont lieu à la Talvère, ce sont des usagèr.es qui les porteront.
Cela permet une plus grande liberté des usagèr.es qui peuvent organiser ce qu’elles et ils souhaitent en signant des accords d’usage avec la Talvère, et une plus nette clarté des rôles et postures des membres permanent.es qui siègent dans le cercle en tant que gestionnaires et non pas/plus en tant qu’organisateurices. Le fait d’organiser des évènements relève donc d’un usage des lieux et non d’un rôle de membre permanent.
Pour encadrer les usages des lieux en cohérence avec ces statuts, la Talvère s’est dotée d’un règlement intérieur consultable sur place par les adhérent.e.s, et mis à jour régulièrement par le travail de structuration des membres permanent.e.s.
Un mot sur le changement de bannière
A sa création, la Talvère souhaitait se situer au carrefour sensible d’une réalité locale : l’installation d’une ferme en polyculture biologique ainsi que le déploiement d’une association à caractère socio-culturel. Comme nous l’avons vu, il fut complexe (et même conflictuel) de structurer ensemble ces deux dynamiques, sans socle commun pour gérer et partager l’usage d’un bien commun, celui-ci n’étant pas construit.
Ainsi l’ambition d’une Talvère comme « un lieu commun entre culture et agriculture » est devenue celle de l’expérimentation d’une culture du commun, dont la Talvère se ferait l’artisane.

Aujourd’hui, l’agricole n’a pas disparu, car la ferme voisine des Graines de Clayrac siège au cercle des décisions en tant qu’usagère des lieux (notamment pour son usage actuel du fournil, de la grange, de la cave et de la cantine auto-gérée), aux côtés d’autres usagèr.es. D’autre part, la culture est toujours la bienvenue, à travers les initiatives et projets menés par des usagèr.es.
Cependant, la Talvère ne se cantonne pas à ce diptyque et s’ouvre à des usages aux dimensions politiques, sociales et spirituelles, par le biais d’activités de loisirs, militantes, amicales ou professionnelles.
Un mot pour vous inviter
L’agenda de la Talvère s’est doté de 4 dates pour des journées « Bricolage du dimanche » sur les lieux.
Soyez donc les bienvenu.e.s pour venir rencontrer l’équipe de la Talvère et filer un coup de patte pour des petits travaux de maintenance, d’aménagement et d’embellissement des lieux → les dimanche 6 décembre, 7 février, 4 avril, 6 juin.







